LA SAINTE VIERGE ET LA TUNIQUE DU CHRIST

Selon une ancienne tradition, la Vierge Marie aurait tissé la Sainte Tunique d’Argenteuil. Pour cette raison, la tradition locale a toujours considéré le vêtement porté par le Christ jusqu’au pied de la Croix non seulement comme une relique de la Passion, mais aussi comme une relique mariale.

La façade la Basilique d’Argenteuil possède une statue de la Vierge Marie en train de coudre, comme pour montrer l’activité domestique de la mère du Sauveur. Si cette représentation se réfère évidemment à la Sainte Tunique, elle reste cependant symbolique. En effet, la Sainte Tunique d’Argenteuil est un vêtement tissé, ce qui signifie qu’il a été fabriqué sur un métier à tisser. Elle est par ailleurs « sans couture », et a donc été faite d’une pièce, sans que des morceaux de tissus différents aient été réunis. Il reste néanmoins tout à fait vraisemblable que Marie de Nazareth ait tissé le vêtement de son fils. Mais aucun élément ne vient évidemment le prouver, et l’on en reste sur cette question au stade de la probabilité.

Une autre tradition médiévale a envisagé une histoire bien plus étonnante et très touchante, en considérant la Sainte Tunique comme un vêtement que la Vierge aurait tissé pour Jésus enfant, et qui aurait grandi avec lui jusqu’à l’âge adulte ! Cette hypothèse, qui emprunte à la piété populaire plus qu’à l’histoire, renvoie néanmoins aux miracles évangéliques tels que la multiplication des pains, et appelle à se souvenir que rien n’est impossible à Dieu.

Un lien existe encore entre la Sainte Tunique et la Vierge Marie : au pied de la croix, le vêtement est enlevé à Jésus et tiré au sort par les soldats. Or Marie est présente, puisqu’elle a suivi son fils jusqu’au Golgotha. Il est possible qu’elle ait fait partie des disciples de Jésus qui ont cherché, juste après sa mort en croix, à réunir les objets qui lui avaient appartenu. On estime que c’est par le biais de cette vénération immédiate pour les traces tangibles de la vie et de la mort du Christ que ces reliques ont pu être conservées, et qu’elles nous sont parvenues.